Rue du Château des rentiers
(Paris 1986)
Y a des jours où l’on s’en fout,
Y a des jours où l’on s’en fait,
Y a des jours que l’on goute,
Y a des jours que l’on guette,
Y a des jours que l’on gère,
Y a des jours que l’on joue,
Jouons-les !
Y a des jours prolongés…
Y a des jours fous, fous, fous.
Y a des jours faits.
Y a des jours de paix.
Y a des jours de de de doute.
Y a des jours où l’on paie ses dettes.
Y a des jours qui fon l’ourlet
Entre les jours lourds
Et puis les jours laids.
Y a des jours qui sont très (.)
Y a des jours qui sont beaucoup plus (~)
Ya des jours où l’on sait tout,
Y a des jours où l’on se tait.
Y a des jours amours,
Y a des jours amers.
Et puis y’a le jour où l’on fait sa route.
Et puis y’a le jour où les faits s’arrêtent.
Et tout le long, le long de cette pente,
La Vipère de Vie serpente.
Une vipère qui perd sa mue.
Et qui s’amuse à permuter
Le jour, fût-il utile ou bien futile,
Et la Nuit…
Cette nuit qui défait mes rides.
En attendant le temps des joies
Je tricote le temps perdu,
Je tricote le temps pervers,
Et c’est un point à l’endroit,
Et c’est un point à l’envers.
Pendant que la pendule
Equarrie sur son cadran
Les heures lésées des aiguilles
Que j’ai volé pour me tricoter
Le temps-perdrix qui s’est envolé
Et carillonne des jours entiers
Rue du Château-des-Rentiers…
Passez petits poucets pêteux !
Car
Ogre aigri ne graille guère gras.
Mais gardez bien vos blancs galets
Pour parer à pire peurs
Que celle
Qui recèle
En ses frissons d’ébène
L’accès étroit qui mène
A l’étoilée Nuit Libre….