Les pérégrinations musicales et souvent marécageuses de Pêrig Mahet
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Séance d 'enregistrement au studio Garage, Paris 20ème. La Madone du périf n'habitait pas très loin de là...

(Photos Ph. Baiocchi)

 

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LA MADONE DU PERIF

NOTES :

Elle habitait du côté de la Porte de Bagnolet. Juste au-dessus de l'échangeur entre le périphérique et l'autoroute. De temps en temps, elle se mettait à la fenêtre et gueulait très fort. Espérant couvrir le bruit des voitures et les pleurs de sa marmaille. Des invectives urbi et orbi. Une Papesse, rouge de colère. Puis, ainsi soulagée, elle refermait la fenêtre. Reprenait son sourire discret et constant de Piéta. Et rouvrait son cœur à qui voulait y entrer. Mais en général ceux qui passait chez elle ne s’intéressait qu’à sa cuisine généreuse. Ou à son cul hospitalier. Je ne me rappelle plus combien d’enfants elle avait. Autant que de Saints Joseph de passage ! Ou de sorties autoroutières pour fuir loin de cet enfer urbain. Très loin de ce maudit périf !

LA MADONE DU PERIF

(PM-Paris 1981)

LE TEXTE :

Eh ! Que t’as donc mal aux entrailles
A jeter tout ton chagrin
Sur le paillasson du voisin.

Eh ! T’entends pas ton môme qui braille
William Saurin qui s’carbonise.
Et l’chat qui s’est fait la valise.

Le périphérique fait ricocher
La symphonie des mal aimés.
Et toi qui devais de ton piano
Faire gicler tant de rêves.

Eh ! ben tu vas nous jouer d’la grosse caisse.
Ton ventre à loyer modéré,
S’est encore fait squattérisé.

Eh ! de l’ascension au septième Ciel,
Tu t’souviens seulement du label
Ascenseur Roux-Combaluzier.

Le périphérique est coquillage
On en tend le bruit de la mer.
Et toi qui croyais avoir le cœur
A jamais sur la grève…

Eh ! c’est pas pour faire dans le social,
J’donnerais plutôt dans la pâquerette
Mais y a des jours il faut qu’ça pette !

Eh ! mais tu jettes ton miroir !
Tu dénoue ton fichu noir
Et tu l’accroche à ton balai !

Le périphérique roule tambour,
Les Versaillais sont aux octrois.
Et toi qui te grime en Vierge Rouge
Et qui nargue la mitraille…