DANS LA VILLE BASSE
Le texte :
On s’était promis d’aller flâner dans le cœur de la ville basse,
Dans le dédale des rues mauves
Il y a des impasses et des chats qui se sauvent
Et des jardins qui sentent bon
L’ailleurs…
On s’était juré de retrouver ces deux figuiers qui s’enlacent
Dans le quartier du Carmel
On avait du gouter à leurs fruits caramels
Un goût comme un baiser
Venu d’ailleurs…
Les enfants jouent
A s’arroser sur la grand’place
Les gens s’en foutent
Ils sont posés sur leurs terrasses
On dirait (mmh mmh !) que nos ennuis s’effacent
Dés qu’on passe(mmh mmh !) le seuil de la Ville Basse.
Quand les commères du marché aux fleurs, fatiguées, de guerre lasse
Nous ont laissé la place vide,
Ne restait pour nous qu’un seul bouquet timide
Et le sourire fané du vieux remp-
-ailleur …
Toi qui prétendais guider l’anguille loin de la mer des Sargasses
Deux, trois pétales dans l’eau douce
Tu la croyais tranquille, soudain elle éclabousse
Et s’en va pour se faire aimer
Ailleurs
Un gitan joue,
Sa guitare en état de grâce
Les femmes ont l’air e vouloir s’enflammer sur place
On dirait(mmh mmh !) que des choses nous dépassent
Dés qu’on met (mmh mmh !) les pieds dans la Ville Basse.
[Pont :]
Et si c’était là le Paradis
Que l’on disait perdu
Dans le désert des limbes
Tout au fond du bleu de nos mémoires
On voit déjà dans les jardins suspendus
Des fruits par milliers
Des fruits familiers
Des fruits non défendus
[Reprise :]
On dirait (mmh mmh !) que des choses nous dépassent
Dés qu’on met (mmh mmh !) les pieds dans la Ville Basse.
Méfions nous surtout des météores, car la nuit devient vorace
Elle s’accapare les Monts Chauves
C’est l’heure où les chiens redeviennent des fauves
Alors que les fous se font Orp-
-ailleurs
Il faudrait se perdre encore un peu tous les deux dans la Ville Basse
Que l’on étale nos alcôves
Jusqu’au bout du quai, jusqu’au bord des mangroves
Jusqu’aux dernières limites de
l’Ailleurs…
J’ai sur ta joue
Laissé en rouge quelques traces
Quelques ajouts,
Traduire ces mots qui m’embarrassent
On dirait (mmh mmh !) que l’Amour fait surface
Dés qu’on touche (mmh mmh !) aux murs de la Ville Basse.
Paris 16 Mai 2010