Pampelune derrière la Lune
NOTES :
"Je vous écris de Pampelune derrière la Lune. Et de Montrouge tout aussi bien. Je vous écris du tiempo réal. Temps réel. Et Temps Royal en filigrane.
Les jours qui passent, malgré leurs grisailles, sont désormais doublés d’un velours de lumière. Tout est chemin. Puisque c’est moi qui y marche. Où que j’aille le sanctuaire est devant moi. Juste à portée d’espoir. Au coin de ma rue quotidienne. Dans le placenta du matin qui s’annonce. A l’orée des bois de tilleuls. A la remorque des ciels de traîne. Où que j’aille, j’y vais bien…"
[Ô Santiag ! ] Extraits
Pampelune derrière la Lune
(PM-Camino 1980 & Paris 1995)
LE TEXTE :
Une fois de plus, j’confie mon vague à l’âme
A la Madone des wagons-lits
Flagrant délit de dilettante
Je m’abandonne
Aux sortilèges que la nuit donne.
Petit matin, voilà les Pyrénées,
Qui dans le pire état m’attendent
Ce chemin va vers le néant,
Ou vers l’Espagne
Si le Malin ne m’accompagne
Pouvoir s’envoler vers les cimes !
S’imaginer qu’on est cigogne !
Mais le Dieu Icare est au carnaval
Pris dans l’Enfer des confettis
J’sais plus quoi faire de moi
Petit à petit,
Je règle mon pas.
Je gravis le mont
Comme un sherpa.
Les aigles m’épient,
Mais qui s’apitoie ?
Même l’écho
Se moque de moi
Sur les hauteurs, tous les clairons se valent
Surtout au col de Roncevaux.
Tu joues du cor ou du trombone
Mais plus personne
N’écoute l’olifant qui sonne
J’allais jeter mon corps dans la ravine
Tant mes efforts s’avéraient vains
Lorsque dans l’or de mon abîme,
J’ai vue Pampelune
Qui s’allumait derrière la Lune
Surplomber le Jardin d’Eden !
Pouvoir tremper ses tripes dedans !
Comme un compère de Perceval
Ebloui dans le Val d’Oubli
Je vais crever d’émoi...
Aujourd’hui que la Raison nous régule,
Que l’on vit des vies sans virgules,
Il faut sortir de Babylone,
Du labyrinthe
Où le meilleur de nous s’éreinte.