Les pérégrinations musicales et souvent marécageuses de Pêrig Mahet

(Illustration originale de Valérie Livory)

 

Un regard marée haute
Au cœur de la tourmente…

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NOTES :

Dans les couloirs d’un bureau de banlieue grise, je croisais son regard. Bleu et immense. Comme l’Océan. A chaque retour de ses voyages à la Mer, elle me ramenait un petit galet accompagné d’une galette. Elle rêvait de partir travailler à la SNCF pour y conjuguer la nostalgie permanente des voyages de l’enfance et le syndicalisme à l’ancienne propre à la chaleureuse corporation des cheminots. Son rêve s’est réalisé. Mais s’est transformé quelques années plus tard en cauchemar. Par un triste matin de juillet 2007, elle a pris un train qui n’est jamais revenu.

 

La Marée Bleue

(PM- Paris 1999)

LE TEXTE :

Gare ! Gare !
J’entre en gare !
Qui connaît l’heure du train pour Gibraltar ?
Qui connaît l’Art de m’jouer un Rock and Roll
Qui tiendra sur mes rails ?
Qui peut me dire
Où je peux lire
La direction des Iles ?

On part
Autre part,
Je vagabonde vers les wagons-lits,
Cherche un endroit d’où l’on voit l’herbe folle
Conquérir le ballast…
Quelque part où
Je pourrai vous
Parler d’mon vague à l’âme…

Elle m’avait offert
Trois petits galets
Ramenés de la mer,

Elle m’avait offert
Trois petits gâteaux
Au goût un peu amer,

Un regard marée haute
Au cœur de la tourmente…
Partager l’Océan…
Un cas où l’Amour tente…

Qui pourrait me dire
Vers quelle direction je dois fuir
Pour oublier…

Regards et gares,
Tout çà défile
En filigrane dans le gris des villes,
En hologramme dans le halo des lunes
Dans les lumières de l’aube.
Qui peut croire que
La marée bleue
Passe au travers des nuits ?

Tam tam !
On entame
La voie qui longe la prairie en flammes
Les caténaires se déploient vers le ciel
Pour implorer la pluie
Dites moi quand
Les Mohicans
Irrigueront la plaine…

Time, time
Is money, guy !
Elle est a couru vers un wagon corail
E pericoloso sporghersi
Ma mère m’l’avait bien dit…
A trop se pencher
Dans un rêve
On se réveille trop tard !

Guerre ! guerre !
J’entre en guerre !
Qui connaît l’heure du train pour Jupiter,
Qu’on aille mater l’araignée ferroviaire
Qui l’a prit dans ses mailles ?
Si sur la ligne
Elle vous fait signe
Pouvez-vous lui rappeler…

Qu’elle m’avait offert
Trois petits galets
Ramenés de la mer,

Qu’elle m’avait offert
Trois petits gâteaux
Au goût un peu amer,

Un regard marée haute
Au cœur de la tourmente…
Partager l’Océan…
Un cas où l’Amour tente…

(à VJ)

perigstyle@free.fr