Les pérégrinations musicales et souvent marécageuses de Pêrig Mahet
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Retrouvailles 10

Route de nuit

1-L'esturgeon 3:50
2-L'ile de Ré revisitée (d'après Claude Nougaro) 3:10
3-Route de nuit 6:00
4-Valse triste, mais pas trop (acc. Nolwenn Mahet) 1:58
5-Bistrot l'Humanité 9:27

Textes, musiques, arrangements : Pêrig Mahet.

 

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ROUTE DE NUIT

Au bout de la route de nuit il y a toujours la promesse d’un matin retrouvé. Il fallait bien sortir de ces Retrouvailles qui n’en finissaient plus. La technologie, cette fieffée boniche, est venue me le rappeler cyniquement. Mon ordinateur s’est, du jour au lendemain, montré rétif ce que je lui mettais dans le gosier. La vésicule biliaire du processeur a commencé à envoyer des signes alarmants. Bref, il était temps de constater les dégâts et boucler l'affaire. 

Ce bistrot censé accueillir l’humanité entière a été fermé subitement par un décret placardé sur l'écran. Un gros message livide : « Erreur fatale ! ». Sous, entendu : « Humanity not allowed ahead ! ». La ration d'humanité tolérée est dépassée !

Une dernière sommation exprimée par quelques hiéroglyphes incompréhensibles…

...et puis plus rien. Le grand vide.

J’aurai pu m’arrêter là. Et boire sur l’humanité défunte…Mais je ne voulais pas lui laisser le dernier mot à cette machine cruelle ! Je lui ai reformaté la gueule à cette bâtarde. Mais l’Humanité, elle, s’était dissoute. Absorbée dans le tourbillon noir du grand néant numérique…

Par bonheur, j’avais gardé une première mouture de cette épopée dans le bistrot sur une cassette. Une bonne vieille cassette pleine d’un bon gros souffle qui tient chaud au corps. Un texte encore bancal et un arrière fond chargé de scories éthyliques… Tout à fait ce qu’il fallait pour terminer ces Retrouvailles.

Et pendant ce temps là, un esturgeon était passé entre les mailles du filet d’un trafiquant de caviar de contrebande…

Et pendant ce temps là, Nougaro, lui, cassait sa pipe ! Con ! Peu après que je me sois remémoré son île de Ré…

Mais aussi, et surtout, pendant toutes ces jérémiades, ma fille Nolwenn, dans la pièce d’à côté avait eu le temps d’apprendre l’accordéon diatonique. Et venait me jouer une petite valse. Un peu triste. Mais pas trop…

Le jour allait enfin pouvoir se lever au bout de la Route de Nuit