Les pérégrinations musicales et souvent marécageuses de Pêrig Mahet

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Gageure ?

Faire l’inventaire ! Mais sans trop faire le vantard !
Faire l’inventeur ! Mais sans trop faire le menteur !
Dire l’alentour ! Mais sans trop faire le vautour !
Relater l’aventure ! En soignant la devanture !
Fouler la Terre du Lent ! En dépit de l’air du temps !
Mieux vaut tard que jamais ! Mais mieux vaut taire que j’aimais !

D’abord, pourquoi Gageure ? Parce que c’est un mot qui commence comme un gag ! Qu’on écrit ensuite un peu comme un jeu mais qu’on voudrait prononcer comme un Je ! Qu’on voudrait faire rimer avec une « fleure » trop féminine, et avec les pleurs qui s’en suivent. Et qu’on nous contraint finalement à prononcer comme un juron ! 

Cinquante ans ainsi, à s’écouter mugir ! A contenir un océan bougon en son séant !        

Cinquante ans de comptines ! Des chansons d’ado, braillées à dos tourné, jusqu’aux rengaines livrées à l’encan ! Voilà donc un état des lieux. Bien encadré dans ce péristyle servant de clôture au jardin du paradis (*). Péristyle au milieu duquel j’ai planté mon point G. Comme Gageure !


Cinquante ans, sans compter les à-côtés. Les associations à Ut non lucratif. Les marabouts de ficelles, tressant leurs utopies biodégradables. Les Camarades livrés à la Camarde avant terme ! Ces passagers clandestins de temps déclins. Tant d’éclats d’harmoniques et de clameurs laissés sur des cassettes bon marché. Seules traces de leur passage ici-bas !   

Beaucoup de ces chansons sont restées d’ailleurs longtemps sans son. Un comble ! Pire, un péché, en ces temps de technologies galopantes. Omniprésentes. On y remédie en racontant, en racolant l’alentour. L’alentour des ritournelles. Esquisser les secousses qui vous poussent à pisser de la rime, à s’arrimer aux rythmes, aux tristes harmonies mineures et aux magies des accords majeurs autant que bancals. Et illustrer ces illusions, parfois, souvent, toujours, avec l’aide de l’Ami(e) Doré(e) ! Celle ou celui qui fait jaillir les notes de ses pinceaux ou taille un nouveau monde du bout de ses ciseaux. La ! Mi ! Do ! Ré !

Gageure donc ?
Le taire serait mentir ! Le dire c’est m’enterrer dans les sédiments de la mendicité ! Et alors ?! La mendicité n’est-elle pas le privilège des pèlerins ? Ultreïa ! Suseïa !
Bienvenue dans le périGstyle !

(*) Paradis : Du latin ecclésiastique paradisus issu du grec ancien παράδεισος parádeisos (« l'Éden, le paradis »), lui-même issu de l''Avestique (l'ancien persan) Pairi Daēza (« jardin, enclos ») composé de pairi (« autour ») et de daēza (« mur »).